L’Ostéopathie est efficace pour lutter contre les coliques du nourrisson

Ces troubles digestifs fréquents (26% des nourrissons), diminuent fortement entre 4 et 5 mois de vie. On les regroupe sous l’appellation trompeuse de « coliques du nourrisson ». Ces fameuses coliques décrivent en réalité 3 phénomènes distincts pouvant se combiner les uns aux autres. Ces derniers sont d’autant plus difficiles à identifier que votre enfant ne peut s’exprimer.

 

1- crampes abdominales

Elles sont dues à une immaturité du système nerveux intestinal de l’enfant. Par conséquent, la paroi musculaire interne des intestins tend à se contracter de manière anarchique provoquant ainsi d’intenses douleurs. Des phénomènes de ballonnements peuvent s’associer à ces crampes (gazs, météorisme).

Traitements oraux

-le Diméticone (polysilane) soulage les ballonnements intestinaux ainsi que la muqueuse gastrique.

-« calmosine digestif » (extrait de fenouil et tilleul) soulagerait les ballonnements intestinaux (à priori, efficacité moindre, toutefois, aucun risque d’effets indésirables=> plantes).

Astuces pratiques

-masser le ventre du bébé à l’aide d’1 main en alternant les mouvements de la paume et des doigts

-ne pas trop serrer les couches ou les vêtements

 

2- Immaturité de la flore intestinale

La flore intestinale représente les milliards de bactéries naturellement présentes dans les intestins et nécessaires à la bonne digestion des aliments ainsi qu’au transit. Chez le nourrisson, cette flore est très mince puisqu’encore en train de se constituer. Chez le bébé comme chez l’adulte, les antibiotiques tendent à détruire et amenuiser la flore intestinale.

Traitements oraux

-Les probiotiques (bactéries et levures de type « ferment lactiques » naturellement présentes dans l’intestin) => pas d’effets indésirables

-il existe des préparations « spécial nourrisson »

-pour réaliser des économies, opter pour des gélules adultes à diluer dans le biberon ou une seringue (½ gélule car dosé pour adultes)

-Cure d’un mois, un mois d’arrêt, puis re-cure d’un mois

 

3- Reflux gastro-œsophagien (RGO)

Il s’agit d’une remontée du contenu de l’estomac vers l’œsophage. L’estomac étant imbibé d’acide chlorhydrique (PH égal à 1), cela va littéralement brûler l’œsophage.

Chez le bébé, le cardia (clapet situé à la partie inférieure de l’œsophage), est encore trop peu développé pour prévenir efficacement ce phénomène de reflux. De plus, son alimentation est exclusivement liquide et le fait d’être allongé en permanence n’arrange rien au problème. Dans certains cas, l’utilisation d’une sonde naso-gastrique en maternité (contrôle de la perméabilité œsophagienne/ aspiration gastrique de liquide amniotique) peut avoir provoqué des lésions de la muqueuse. Ces dernières aggravent sérieusement les troubles.

Traitements oraux

les pansements gastriques : L’Alginate (Gaviscon)=> gels visqueux permettant de rendre le bol alimentaire plus compact. Avant les repas pour prévenir le phénomène de reflux.

-Les protecteurs de la muqueuse œsophagienne : la Smectite (Smecta) permettent de soulager les brûlures en cas de reflux (Smecta). Entre les repas durant une crise.

-Par la suite : laits 2ème âge épaissis, anti regurgitations (AR). Par ajout d’amidon ou de caroube.

-les traitements ici recommandés ont pour léger inconvénient de favoriser la constipation

Astuces pratiques

-Ne pas allonger le bébé immédiatement après le repas (maintient vertical en attente du rot)

-éviter les repas trop copieux (estomac plein à craquer/ tétées + courtes ?)

-prendre son temps pour manger (éventuelles pauses)

-utiliser un biberon à valve ( déglutition d’air)

-durant la crise, repasser l’enfant à la verticale

-surélever la tête du lit (10-15°) et éviter la position ventrale

-ne pas trop serrer les couches ou les vêtements

-éviter le tabagisme passif

 


  • Les facteurs de confusion

Il est important de ne pas confondre ces fameuses coliques du nourrisson avec d’autres pathologies telles que « le muguet » ou tout simplement « la constipation ».

-Le muguet est un champignon proliférant dans la bouche puis pouvant coloniser l’œsophage du nourrisson. Cela est extrêmement douloureux. De couleur blanchâtre, ce champignon peut être aisément confondu avec un restant de lait. Il s’installe facilement en raison de l’immaturité du système immunitaire du bébé.

-La constipation se manifeste quant à elle par des selles prenant la forme de petites billes relativement dures, émises en moyenne tous les 3 à 4 jours seulement.

 


  • De manière concrète, quelles solutions ?

C’est là toute la difficulté. En termes de traitements, chaque Médecin aura tendance à proposer ses propres solutions.

Toutefois, personne ne connait mieux votre enfant que vous-même. L’idéal est donc de réaliser un travail d’enquête personnel afin de diagnostiquer au mieux la cause de ses souffrances.

Vous pourrez alors tester différents traitements quitte à en changer.

A titre personnel, pour des troubles légers, j’aurais tendance à conseiller « calmosine digestion ». Dans le cas de crises intenses, j’opterais d’abord pour le « polysilane » (diméticone) en suspectant d’éventuelles crampes abdominales associées à des ballonnements. Après une à deux semaines, si aucune amélioration, inutile de continuer. Envisagez alors la possibilité d’un RGO. Dans ce cas, vous pouvez associer « pansement gastrique » (type alginate : « Gaviscon ») avant les repas et « protecteur de la muqueuse oesophagienne » (type smectite : « Smecta ») durant les crises. Si absence d’amélioration, de même, évitez de poursuivre un traitement inefficace. Pensez à inspecter l’intérieur de la bouche de l’enfant à la recherche de muguet (langue, joue, fond de la gorge).

Enfin, j’aurais tendance à conseiller une « cure de probiotiques » quoi qu’il arrive (y compris chez l’adulte une fois par an, surtout si consommation d’antibiotiques).

Ces traitements sont sans ordonnances, néanmoins, il faudra toujours demander l’avis du Pharmacien ou du Médecin.

 

Du reste, il est fréquent que quelques Séances d’Ostéopathie soient particulièrement bénéfiques.

 

 

 

En espérant avoir pu vous aider,

Julien Roux, Ostéopathe D.O.

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